LE PATOIS

        Patois, du bas latin, qui est du pays paternel.

        Le patois est un parler particulier, le plus souvent employé par une population rurale. Le patois correspond souvent à un territoire très restreint, surtout dans nos régions de montagne. Le patois vient du latin populaire, transformé en raison des invasions diverses de la Gaule.

        Il a des origines très anciennes ; il a vécu durant des siècles avant que le patois de Paris ne le remplace, le français déclaré langue officielle en 1539, par le décret de Villers-Cotteret, sous le règne de François 1er.

       

Saute-vous ce que voue dere ?

 

        Un dimanche matin d'avril, M. Guillaume Roussel, en vacances dans le gite Les Veillettes, est réveillé très tôt par une jaquette qui s'obstine à frapper aux vitres de la chambre.

        Durant la nuit, quelques pillons ont déposé un léger voile blanc sur le sol que quelques rayons de soleil suffiront à faire disparaître. Seuls les carcaillats apportent des touches de couleur éparses.

        Cela l'émeille de se lever. Il est tout aquapi ; peut-être baule-t-il un mauvais rhume. Il faut toujours qu'il se casse la bobette.

        Cela le belate de se faire un bon café chaud puis de le boire tranquille avant que Thibault, le cula de la famille, ne se lève et ne se mette à barjaquer sans arrêt, à raconter des meteries en pagaille.

        Par la fenêtre, M. Roussel aperçoit le gîte "Les Alagnes", très calme. Au loin, monte la bodire d'une fournache.

        Dans le benon, il reste quelques croquets donnés la veille par la mère Bel. Pendant que son café coule, il en déguste un, les yeux dans le vague.

        Puis, son regard est attiré par le ticlet de la porte qui bouge et il voit son petit diable de Thibault abader dans la pièce réclamant des mamours ; il se précipite sur ses genoux pour se faire margoter par son père.

        Le reste de la famille ne tarde pas à envahir la cuisine. Mme Marie Roussel, encore endormie, Cyrille le fils ainé qui se précipite pour se servir une fréja et tremper son pain dedans, Laetitia, sa soeur, en train de ragonner comme chaque matin.

        Thibault, maladroit, renverse lou laché et échappe de peu à une atout de la part de sa maman, excédée par son garamé de fils.

        Le petit déjeûner terminé, le cheni ramassé, la famille décide d'une petite promenade dans le village.

        Thibault s'approche des veles qui se béconnent en rongeant, en pâture près du gîte pour les caresser. Mais il bute sur un palgou, s'étale et se relève tout sadrouillu, des allietés dans ses vêtements. Il commence alors à gémeiller, mais se fait rabrouer par sa maman. Il se met aussitôt à bouronner. Cyrille, qui s'était mis à courir comme un petit fou, se met à batoufler et prend un point de côté.

        Les premiers jours d'avril ayant été chauds, l'herbe a treusi dans les jardins ; les femmes l'arrachent avec un fessou afin de préparer le terrain pour planter les catrouilles, les cudres et les boulognes rangées dans le cabauton.

        Les femmes ont revêtu leur tenue de travail, une vieille biaude avec des patins ou un devanti, un coulauchon, des cabeux en guise de chaussure. Elles se mettent parfois à croupetons pour arracher une herbe récalcitrante.

 

Traduction du texte en français disons plus traditionnel :

SAVEZ-VOUS CE QUE CELA VEUT DIRE ?

        Un dimanche matin d'avril, M. Guillaume Roussel, en vacances dans le gîte Les Colchiques, est réveillé très tôt par une pie qui s'obstine à frapper aux vitres de la chambre.

        Durant la nuit,quelques flocons de neige ont déposé un léger voile blanc sur le sol que quelques rayons de soleil suffiront à faire disparaître. Seuls, les primevères apportent des touches de couleur éparses.

        Cela l'embête de se lever. Il n'est pas en forme ; peut-être couve-t-il un mauvais rhume. Il faut toujours qu'il se fasse du souci.

        Il a envie de se faire un bon café chaud puis de le boire tranquille avant que Thibault, le dernier de la famille, ne se lève et ne se mette à jacasser sans arrêt, à raconter des mensonges en pagaille.

        Par la fenêtre, il aperçoit le gîte "Les Noisettes", très calme. Au loin, monte la fumée d'un feu d'herbes sèches.

        Dans la corbeille en osier, il reste quelques gâteaux secs donnés la veille par la mère Bel. Pendant que son café coule, il en déguste un, les yeux dans le vague.

        Mais son regard est attiré par le loquet de la porte qui bouge et il voit son petit diable de Thibault s'engouffrer dans la pièce réclamant des mimis ; il se précipite sur les genoux de son père pour se faire caliner par son père.

        Le reste de la famille ne tarde pas à envahire la cuisine. Mme Marie Roussel, encore endormie, Cyrille qui se précipite pour se servir un bol de lait et tremper son pain dedans, Laetitia, l'aînée en train de grommeler comme chaque matin.

        Thibault, maladroit, renverse son lait et échappe de peu à une gifle de la part de sa maman excédée par son fils turbulent.

        Le petit déjeuner terminé, les balayures ramassées, la famille décide d'une petite promenade dans le village.

        Thibault s'approche des genisses qui frottent leur tête les unes contre les autres en ruminant, en pâture près du gîte pour les caresser. Mais il bute sur un reste de souche de bois et se relève tout sale, des fleurs de bardane séchées dans ses vêtements. Il commence alors à se plaindre mais se fait rabrouer par sa maman. Il se met aussitôt à bouder.

        Les premiers jours d'avril ayant été chauds, l'herbe avait poussé dans les jardins ; les femmes l'arrachaient avec un sarcloir afin de préparer le terrain pour planter les pommes de terre, les courges et les betteraves.

        Les femmes ont revêtu leur tenue de travail, une vieille blouse avec des pièces de tissu rapportées ou un tablier, un foulard noué autour du cou, des sabots en guise de chaussure. Elles se mettent parfois à genoux pour arracher une herbe récalcitrante.

       

 

 

 

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